Le monde gréco-romain est régi par les dieux et leurs interventions dans la vie des mortels qui ne peuvent se passer de consulter leurs volontés et les signes que ceux -ci veulent bien manifester. Le destin ou fatum est une voix confuse et mystérieuse qui s’impose à tous et que tous tentent de comprendre par divers moyens. Dans le monde grec, les dieux font entendre ainsi leurs volontés par des oracles. Ceux-ci sont avant tout l'expression de la divinité par l'intermédiaire d'un homme ou d'une femme, souvent préposés à cet effet.  Il s'agit souvent d'une Sibylle ou d'une Pythie. Par extension, le vocable désigne aussi le lieu consacré où ces oracles étaient régulièrement proférés et où le public se rendait pour obtenir une réponse. Les Sibylles pour leur part sont des prêtresses d’Apollon au nombre de douze et personnalisent la divination et prophétisent ; elles exprimaient leurs oracles dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations. L'obscurité et l'ambigüité de la divination des sibylles a donné le qualificatif « sibyllin » qu'on attribue à des propos confus, énigmatiques, mystérieux ou à double sens. La sibylle figure l'être humain élevé à une dimension surnaturelle, lui permettant de communiquer avec le divin et d'en livrer les messages, tels le possédé, le prophète. Les Sibylles furent considérées comme des incarnations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive. Ainsi Énée au Chant VI de L’Énéide est accompagné de la Sybille de Cumes pour visiter les enfers et voir quel sera le destin de La nation Romaine et de la race de Teucros. Par ailleurs, Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter Capitolin les livres sybillins, qui auraient été vendus par une vieille femme (peut-être la Sibylle de Cumes) à Tarquin le Superbe, au VIe siècle av. J.-C. Elle s'était rendue auprès du roi avec neuf livres oraculaires en lui en demandant une énorme somme. Le roi se moqua d'elle et la renvoya ; elle brûla trois des livres, et lui offrit les six restants pour la même somme. Tarquin refusant toujours, elle en brûla trois autres, et lui offrit les trois derniers, toujours au même prix. Cette fois-ci Tarquin consulta un conseil de prêtres, les augures qui déplorèrent la perte des six livres et lui conseillèrent d'acheter ceux qui restaient. Ces livres, confiés à la garde de deux prêtres particuliers appelés Duumvirs, étaient consultés dans les grandes calamités, mais il fallait un décret du sénat pour y avoir recours, et il était défendu aux duumvirs de les laisser voir à qui que ce soit sous peine de mort. Ils ne contenaient pas de prophéties, mais des remèdes expiatoires à appliquer lorsque survenaient des « prodiges », événements exceptionnels particulièrement redoutés par les Romains. Ces Sybilles ont été reprises dans la tradition chrétienne pour avoir par la voix de la Sybille de Cumes annoncé la venue du Christ sous le règne d’auguste, si bien qu’elles sont représentées sur plafond de la chapelle Sixtine. Cette tradition relève surtout de la divination grecque et étrusque, et à Rome nous parleront plutôt d’augures.

La Pythie, pour sa part, est une fonction et non un être particulier ; elle est l’oracle du temple d’Apollon à Delphes. Elle tire son nom de « Python », le serpent monstrueux qui vivait dans une grotte à l'emplacement du site actuel du sanctuaire, et qui terrorisait les habitants de la région autour du mont Parnasse avant d'être tué par le dieu, ou bien de « Pytho », le nom archaïque de la ville de Delphes. Choisie avec soin par les prêtres du temple, elle devait être vierge ou du moins, dès sa désignation, vivre dans la chasteté et la solitude comme épouse du dieu. On la cherchait de préférence dans une maison pauvre où elle eût vécu dans une ignorance de toutes choses, pourvu qu'elle sût parler et répéter ce que le dieu lui énonçait. Possédée par le Dieu qui l’habitait quand il parlait, elle ne rentrait pas obligatoirement en transe lorsqu’elle délivrait son message. Nombres de prophéties par ces moyens ou d’autres ont été délivrés comme cela fut donné à Cassandre qui prédit la chute de Troie mais n’ont pas toujours été écoutées.

Enfin, le rêve est un autre moyen pour les dieux de se manifester aux mortels par le biais des Songes Óneiroi, des divinités personnifiant les rêves. Hésiode en fait les fils de Nyx (la Nuit), conçus sans intervention mâle ; mais certains auteurs leur donnent Érèbe (les Ténèbres) comme père. Selon Euripide, ce sont les fils de Gaïa (la Terre), décrits comme des démons aux ailes noires. D'après Ovide qui reprend la même description, ils seraient plutôt les fils d’Hypnos (le Sommeil), qui les envoie visiter les mortels. Il cite ainsi leur nom dans le livre XI des Métamorphoses :  

« Parmi ses mille enfants, le Sommeil choisit Morphée habile à revêtir la forme et les traits des mortels. Nul ne sait mieux que lui prendre leur figure, leur démarche, leur langage, leurs habits, leurs discours familiers. Mais de l'homme seulement Morphée représente l'image. Un autre imite les quadrupèdes, les oiseaux, et des serpents les replis tortueux. Les dieux le nomment Icélos, les mortels Photébor. Un troisième, c'est Phantasos, emploie des prestiges différents. Il se change en terre, en pierre, en onde, en arbre ; il occupe tous les objets qui sont privés de vie. Ces trois Songes voltigent, pendant la nuit, dans le palais des rois, sous les lambris des grands ; les autres, Songes subalternes, visitent la demeure des vulgaires mortels. »

C’est donc un monde mystérieux où la parole est confuse et où le tâtonnement règne.