À 21 ans, Eugène Viollet-le-Duc se forme au contact des architectes Jean Huvé (1783-1852), constructeur de la Madeleine à Paris et Achille Leclère (1785-1852), élève de Charles Percier (1764-1838). Mais sur les conseils de son oncle Étienne-Jean Delécluze (1781-1863), ancien élève de Jacques-Louis David (1748-1825), il privilégie une formation pratique "par la promenade” pour aiguiser son sens de l’observation au contact des paysages eux-mêmes : Massif central et Provence (1831), Normandie, (1832 puis 1834 et 1835), Val-de-Loire et Pyrénées (1833) puis Italie (1836-1837).
Sorte de Grand Tour personnel qui, de 1831 à 1837, l’amène à rassembler les pièces d’une science archéologique du Moyen Âge en France, puis à Pompéi et Herculanum, Rome, Sienne, Florence et Venise. Mais c’est en Sicile qu’il restera le plus longtemps avec la reconstitution du théâtre antique de Taormine.
Ainsi, entre 1831et 1837, il effectue 6 voyages en France et en Italie dont il rapporte de très nombreux dessins et aquarelles, qui contribuent à l’illustration du Voyage dans l'Ancienne France publié par le baron Taylor.
Viollet-le-Duc a également réalisé 9 voyages entre 1868 et 1876 dans les Alpes. Il fera même partie des fondateurs du Club alpin français depuis qu’il avait été appelé à Lausanne pour y restaurer la cathédrale et fait paraître en 1878 une Hygiène du voyageur dans les contrées alpestres.
Entre voyage et architecture, un lien aboutissant à une “architecture” de la montagne, réuni les points de vue de géologue, du promeneur architecte et du visionnaire en matière de restauration de monuments historiques. Passionné de géologie, Viollet-le-Duc étudie la montagne comme un véritable monument.
Durant toute sa vie, il sera un voyageur infatigable, en raison de son métier d’architecte, nécessitant de suivre ses chantiers, mais aussi avide d’ailleurs en bon cavalier et randonneur durant son temps libre.