Les serials misaient sur un cocktail de rebondissements et de sensations fortes qui ne s'embarrassaient pas de la cohérence. Dans sa série, Olivier Assayas reprend une partie des titres des épisodes des Vampires, aux noms évocateurs, et fait des parallèles entre les intrigues. Il tient avant tout à respecter le style spontané de Feuillade. S’atteler au remake d'un film de référence est délicat et souvent critiqué. Ceux tirés du cinéma muet ne sont pas si nombreux, peut-être parce qu'il est difficile d'en offrir une version actuelle qui ne trahit pas l'originale, tout en faisant les bons choix pour cadrer avec notre époque, ses attentes et les mentalités qui évoluent. Olivier Assayas est lui-même confronté à la refonte de son film de 1996 : le résultat tient à la fois de la suite, du remake et du reboot, ce qui réveille des souvenirs personnels qu'il met en scène. Avant lui, des réalisateurs comme Hitchcock se sont aussi essayés à l’auto-remake ou la retouche pour corriger/réactualiser leurs œuvres.