Remparts de Carcassonne, Notre-Dame de Paris, château de Pierrefonds… sont parvenus jusqu'à nous grâce aux interventions d’Eugène Viollet-le-Duc, pourtant, à son époque, il était loin de faire l’unanimité. D’abord, parce qu’au XIXème siècle, le patrimoine médiéval n’intéresse personne : cathédrales et châteaux tombent en ruines dans l’indifférence générale.
Ensuite, parce que les restaurations engagées attestent de l’intervention de l’architecte mais aussi de ses inventions, car fasciné par les bestiaires médiévaux, il n’hésite pas à ajouter des créatures fabuleuses comme les gouttières-salamandres au château de Pierrefonds.
La basilique Saint-Sernin est classée monument historique dès 1838 par Prosper Mérimée, alors inspecteur général des monuments historiques et ami de Viollet-le-Duc. Après une première campagne de restauration débutée vers 1860 pour l’extérieur et vers 1872 pour l'intérieur, Eugène Viollet-le-Duc, sur recommandation de son ami, est chargé de la restauration générale de l'église. Peu de ses transformations sont encore visibles aujourd'hui car d'importantes campagnes de restauration entre 1967 et 1990 reviennent en effet sur les interprétations de Viollet-le-Duc pour retrouver l'esprit médiéval originel de la basilique.
En revanche, pour la basilique Saint-Denis, Viollet-le-Duc a aussi dû supprimer les traces de restauration de ses prédécesseurs. Il commence par faire supprimer toutes les décorations qui se sont accumulées durant la première moitié du XIXème siècle dans la crypte et dans les chapelles du déambulatoire afin de rendre à la basilique ses imposants volumes et aux chapelles absidiales leur niveau et leur décor d’origine, avec par exemple les seules traces de polychromie médiévales authentiques de Saint-Denis.