Thèmes felliniens

Parmi les archétypes felliniens, on trouve la femme dominante, fantasmatique et un peu effrayante, qui s’oppose à la femme victime, souvent de son idéalisme et de l’égoïsme des hommes. Ces derniers sont des machos ratés, immatures, qui ne s’assument pas, mais il y a aussi les rêveurs, souvent malmenés eux aussi. L’image de la famille oscille entre nostalgie douce-amère de l’enfance et relations problématiques voire toxiques sous un vernis de respectabilité. Les élites sont corrompues, symptôme d’une société qui va mal.

Face à un vide existentiel, les personnages errent, en attendant une prise de conscience plus ou moins tardive et l’espoir d’un ailleurs.

Si la religion est souvent présente chez Fellini, il aura fâché l’Église plus d’une fois pour ses scènes jugées irrespectueuses.

Il a donné une grande importance au monde du spectacle, mais était très critique envers la TV, vulgaire selon lui.

Dans un registre plus sérieux, il a aussi parlé de la guerre, thème du cinéma néoréaliste.

Dans la seconde partie de sa carrière, Fellini opte pour un style onirique qui abolit les frontières entre rêves, fantasmes et réalité. Les mises-en-abyme du cinéma dans les films où il nous montre un tournage ne cassent pas l’illusion, au contraire, elles gomment les distances.

On trouve chez lui une nostalgie de l’enfance mais aussi la nécessité d’évoluer. Ses personnages font souvent la fête, dans une effervescence burlesque qui tente de camoufler un désenchantement, dans l’attente d’une rédemption.

Certains lieux sont reliés à des états psychologiques : mer, plages et places désertes renvoient à l’introspection, l’inconscient, la grande ville incarne les possibles, la bourgade de province, la stagnation, mais aussi la nostalgie. Les transports sont liés à l’idée de nouvelles perspectives. Les éléments naturels interfèrent avec le récit, pour brouiller les pistes ou forcer à prendre une nouvelle direction.

Le final est souvent ambigu : au spectateur de se faire sa propre idée !