Les étapes de progression dans l’acquisition de Techniques

« Technique » est un terme souvent au cœur de débats en EPS et porteuse de significations différentes au regard des champs théoriques que nous adoptons. Il y a deux grands modèles d’analyse :

• une analyse centrée sur la « FORME » du geste technique.
• une sur le « SENS fonctionnel » de l’action en lien avec l’activité physique et sportive.

Ainsi les approches biomécaniques et anthropologiques coexistent et ne sont pas à opposer.

Voici deux définitions intéressantes de la technique :

« L’ensemble des moyens transmissibles à mettre en œuvre par l’homme, pour effectuer le plus efficacement possible une tâche motrice donnée » (G. Vigarello & J. Vivès, 1983)

« Les techniques du corps ne sont pas n’importe quel enchaînement de mouvements relevant du flux d’activité d’un individu, mais des actes finalisés et ayant une signification partagée entre membres d’une communauté » (M.Mauss, 1934).

Acquérir des techniques, des habiletés motrices consiste en un processus de changement vous conduisant à l’amélioration observable de votre habileté motrice et, finalement, de votre performance. Cet apprentissage résulte de la pratique (motrice) et ou de l’expérience, c'est-à-dire de l’observation de la pratique d’autres sujets experts ou en cours d’apprentissage (J.J. Temprado, 1997).

En fonction des théories de l’apprentissage (concept définissant des processus pour apprendre), l’acquisition est séquencée en plusieurs étapes (P. Fargier, 2006).

Ainsi d’après les théories cognitivistes, nous avons une phase cognitive qui marque le début de la pratique avec une importante verbalisation portant sur la compréhension des buts à poursuivre et des procédures à mettre en œuvre pour réussir. Puis deux phases, la phase associative et la phase autonome qui traduisent l’automatisation progressive des processus de production et de contrôle des actions motrices, sans recours préalable au contrôle cognitif (verbalisation).

Les théories des systèmes dynamiques ont quant à elles pour principal postula que le mouvement n’est pas directement issu d’une instruction du Système Nerveux Central (SNC). L’hypothèse est que les systèmes biologiques possèdent des capacités d’auto-organisation pour ne pas saturer le SNC.

Pour finir, il existe une approche écologique qui s’appuie sur les travaux de JJ Gibson (1976) partant du principe que le sujet est capable de percevoir ce que l’environnement lui permet de faire en fonction de ses capacités physiques, motrices, morphologiques et son expertise. Il s’adapte face à une situation et on cherche à développer cette adaptabilité face à la diversité de l’environnement.