Le modèle américain du sport s'est construit sur une logique résolument économique et non sportive. L'objectif n’est pas de gagner. Comme l’ont écrit Jean-François Bourg et Jean-Jacques Gouguet dans Économie du sport publié à La Découverte en 2012, « le modèle américain, efficace d'un strict point de vue économique, considère le sport comme un simple moyen au service de la maximisation du profit ».
C’est un modèle en rupture avec le modèle européen. Il repose notamment sur l’équilibre compétitif en vue de maximiser l’incertitude sportive pour accroître la profitabilité du spectacle sportif.
Dans ce contexte, selon les deux auteurs, « l'originalité du modèle américain a été de mettre en place des instruments pour réguler la concurrence économique entre les clubs afin de ne pas compromettre la compétition sportive ».
Il s’appuie sur plusieurs critères :
- une professionnalisation précoce ;
- un système clos entre ligues professionnelles et ligues amateures reposant sur des ligues fermées, organisées en ligues professionnelles avec un nombre de nouveaux entrants rares ;
- la présence de ligues concurrentes sur le même sport (NASL/USL, XFL) ;
- une autonomie complète par rapport aux fédérations internationales ;
- des accords collectifs de négociation et de mutualisation des profits et des droits (collective bargaining agreements, luxury taxes, salaries caps) ;
- un système de franchises territorialisées sans monopole local que l’on peut délocaliser ;
- une forte syndicalisation des acteurs ; une régulation des salaires (salary caps, salary floor, luxury taxes, designated player rule) ;
- une mobilité des joueurs encadrée par un système de draft et des règles comme la free agency.