Né à Béziers en 1899, Jean Moulin incarne une figure incontournable de la Résistance française face à l’occupant allemand. Dès 1940, répondant notamment à l’appel du général de Gaulle, il crée le Conseil National de la Résistance.
Un homme humble doté de nombreux talents
Après des études de droit, Jean Moulin entre, à la fin de la Première Guerre mondiale, dans l’administration préfectorale et devient, en 1937, le plus jeune préfet de France. À la fois hommes de lettres, peintre de talent et administrateur prestigieux, il fait montre de nombreux dons, mais se distingue aussi par sa simplicité, sa courtoisie et un idéalisme passionné.
En 1936, il entre au ministère de l’Air comme chef de cabinet et s’avère un excellent conciliateur dans les conflits sociaux au cœur desquels est plongée la France à cette époque. Il contribue au développement de l’aviation populaire et à la création d’Air France.
Un préfet exemplaire
Il est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez, en 1937, puis muté en Eure-et-Loir à Chartres, peu de temps avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Il se porte candidat à l’école des mitrailleurs, mais le ministre de l’Intérieur l’oblige à reprendre son poste de préfet. Il fait alors tout son possible pour assurer la sécurité de la population.
Le 17 juin 1940, il est arrêté une première fois par les Allemands car il refuse de signer un protocole affirmant de façon mensongère que des tirailleurs sénégalais de l’Armée française auraient commis des atrocités contre la population. Il est alors emprisonné et martyrisé pour refus de complicité. Il tente de se trancher la gorge pour éviter de nouvelles tortures, mais échappe de peu à la mort.
Une figure phare de la Résistance
Ayant obtenu un visa et un faux passeport, Jean Moulin se rend, en septembre 1941, à Londres, sous une fausse identité. Il rejoint le général de Gaulle à qui il rend compte de l’organisation de la Résistance en France. De Gaulle fait de lui son délégué civil et militaire pour la zone libre, puis le décore de la croix de la Libération en février 1943, avant de le nommer secrètement ministre.
En 1943, Jean Moulin crée le Conseil National de la Résistance (CNR) réunissant l’ensemble des dirigeants de la Résistance française. Il crée également, avec le mouvement Franc-Tireur, le maquis du Vercors, une importante base de la Résistance française, située dans le massif du Vercors, considéré comme une véritable forteresse naturelle.
Un héros martyr de la Résistance
Jean Moulin est arrêté en juin 1943, au cours d’une opération réunissant sept chefs de la Résistance française. Il est probable que l’un d’eux l’ait dénoncé auprès de Klaus Barbie, officier de police SS, qui fait procéder à son arrestation et son incarcération à la prison Montluc à Lyon. Longuement torturé, et sans jamais rien révéler, Jean Moulin meurt des suites de ses blessures le 8 juillet 1943.
Le 19 décembre 1964, ses cendres sont transférées au Panthéon, à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de la Libération. Lors de cette cérémonie, André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, prononce un discours solennel pour rendre hommage à Jean Moulin présenté comme le « symbole » de la Résistance et de l’héroïsme français. Voici un extrait de ce discours, notamment retransmis en direct dans de nombreux lycées :
« Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France… »