Quand les collectivités territoriales ne peuvent ou ne veulent gérer directement leurs missions, mais qu’elles souhaitent avoir un regard et un contrôle très précis de leur action, elles peuvent déléguer, c’est-à-dire concéder une partie de leurs activités à un tiers (une entreprise, une association, une autre administration). Il s’agira, par exemple, de la gestion d’une piscine, d’un port, d’un palais des congrès, d’un théâtre... On parle alors de délégation de service public (DSP) à présent dénommée concession de service.
Le principe de la concession : selon la règlementation (article 1121-1 du code de la commande publique), « Un contrat de concession est un contrat par lequel une ou plusieurs autorités concédantes soumises au présent code confient l'exécution de travaux ou la gestion d'un service à un ou plusieurs opérateurs économiques, à qui est transféré un risque lié à l'exploitation de l'ouvrage ou du service, en contrepartie soit du droit d'exploiter l'ouvrage ou le service qui fait l'objet du contrat, soit de ce droit assorti d'un prix.
La part de risque transféré au concessionnaire implique une réelle exposition aux aléas du marché, de sorte que toute perte potentielle supportée par le concessionnaire ne doit pas être purement théorique ou négligeable. Le concessionnaire assume le risque d'exploitation lorsque, dans des conditions d'exploitation normales, il n'est pas assuré d'amortir les investissements ou les coûts, liés à l'exploitation de l'ouvrage ou du service, qu'il a supportés... »
Ce mécanisme est assez proche du marché public, à la différence près que l’administration n’achète pas de prestation, mais qu’elle oblige son cocontractant à gérer le service public concédé en contrepartie de quoi ce dernier peut se payer pour partie avec ce que l’administration lui verse et, pour partie plus substantielle, directement auprès des usagers, via les redevances que ces derniers lui versent. Par ailleurs, le délégataire prend un risque de gestion qu’il assume.
Ce mécanisme diffère donc totalement du marché public bien que la concession soit un « contrat de droit administratif ».
Les acteurs :
- L’autorité délégante, c’est l’administration (État, collectivité territoriale, établissement public administratif) ;
- L’autorité délégataire, c’est le cocontractant (personne morale de droit privé, société, association, qu’on peut appeler fermier ou régisseur, selon le type de DSP).
Les règles applicables aux concessions :
- Il s’agit d’un contrat administratif.
- La délégation est passée par une personne morale de droit public.
- L’objet du contrat est de gérer un service public où l’autorité délégataire doit assurer les risques de gestion.
- Peu importe le service public (SPA ou SPIC) pour autant qu’il est légal et pas « régalien ».
- Le délégataire est principalement réglé par les droits des usagers.
Les différentes catégories de concession :
- La concession de travaux publics (DSP pour les collectivités territoriales).
- L’affermage : c’est un système presque identique à la concession, à la différence près que le « fermier » verse une « surtaxe » au délégant. Ce dernier doit cependant lui confier des installations lui permettant de jouir correctement de son activité.
- La régie intéressée : c’est un système plus simple qui permet à l’autorité délégante de confier à une autorité délégataire, appelée ici « régisseur », un service public, en échange d’une rémunération, qui est fixe et peut avoir une part variable (intéressement sur les résultats, par exemple), sans que les risques ne soient à la charge du régisseur.