Attention à qui on filme ! Dès son premier documentaire, Wiseman s'est retrouvé entrainé dans des ennuis avec la justice, qui ont duré plus de vingt ans.
Il ne croit pas au « cinéma-vérité », car la construction d'un documentaire implique toujours de retravailler le matériau brut, comme la fiction. On lui a souvent collé une étiquette de réalisateur de gauche à cause de ses sujets sociaux, mais il rejette le militantisme. Il reste de même sceptique concernant l’idée qu’un film puisse changer les choses.
Que l'on filme ou que l'on soit spectateur, nos influences personnelles et culturelles vont guider notre perception d’une situation. La société va également en partie conditionner notre opinion positive ou négative des faits. Wiseman ne souhaite cependant pas guider l'interprétation que l'on aura de ses films, même si la réalité reste souvent ambigüe. Il vise « l’immédiateté », l’immersion sans filtre et sans guide, mais on peut malgré tout souvent sentir sa discrète ironie.