S’il est important de connaître les grandes lignes de l’évolution des grandes villes antiques telles qu’Athènes, Byzance ou Sparte, mais aussi Carthage ou encore Leptis Magna, nous nous concentrerons plus particulièrement sur les grandes transformations de Rome puisque c’est elle qui fut la capitale du monde antique et qui le resta jusqu’à la chute de l’empire Romain d’Occident en 476 après J.-C. Nous ferons aussi quelques rappels d’autres cités qui dépendaient du monde Romain et qui connurent aussi de formidables transformations.
Selon la légende Rome fut fondée par Romulus à l’issue d’un combat célèbre avec son frère Rémus dont il sorti vainqueur en 753 avant J.-C. sur le mont Palatin. On appelle cela le première Rome ou Roma Quadrata. Les recherches archéologiques montrent que le site de Rome est habité déjà depuis presque deux siècles sur le mont Palatin où figurait visiblement la Roma Quadrata. Au cours du VIIIe siècle toujours, sept villages peuplés de Latins et vivant sur l’Esquilin, le Palatin et le Caelius se liguent dans une ligue latine nommée le Septimontium qui renverrait à ces sept collines dominant le Ville.
Les luttes intestines de cette ligue ont cependant eu pour bénéfice de ruiner l’hégémonie de la ville d’Albe voisine et les étrusques présents tous près s’emparent du pouvoir et réunissent les différents peuples en une seule ville. L’espace marécageux entre les collines est vite comblé et les habitants s’y rencontrent facilement. C’est la création du forum, véritable centre de la nouvelle ville.
Sous l’influence des rois étrusques, la ville s’accroît et se dote de bâtiments publics comme la curie mais aussi d’infrastructures comme le grand cirque, des bazars des écoles et la cloaqua maxima, l’égout de Rome : Ancus Martius jette un pont sur le Tibre et ouvre la voie vers la mer en créant le port d’Ostie. Au cours du VIe siècle Servius Tullius établit la première constitution, divise la ville en quartiers, augmente l’étendue de la ville et l'enferme dans une nouvelle enceinte le Quirinal, le Viminal et l’Esquilin. Ces limites seront celles qui perdureront pendant la période républicaine.
Durant cette période, les classes aisées de la société s'installent sur le Palatin et les classes plus populaires composées dans anciens latins sont reléguées sur l’Aventin. Jusqu’à la fin de la période républicaine, la ville se densifie : de nouvelles constructions telles que des temples, des basiliques, sortes de hall de réunions servant de tribunaux, de commerces, de bourses, et d’abri lorsque le temps est mauvais sur le forum, des portiques, théâtres et arc de triomphe construits pour accueillir un imperator voient le jour.
Le visage de Rome change aussi par sa population qui s’accroît au rythme de son rayonnement et de sa conquête et nombre d’étrangers se rendent dans cette ville. Cependant c’est sous le règne d’Auguste, au premier siècle de notre ère, que son visage change radicalement : selon les dires de cet empereur, il avait trouvé Rome en brique et il la laissa en marbre. L’ancienne enceinte de Servius Tullius est dépassée et mal famée, et donc délaissée. La ville est agrandie, des jardins voient le jour, l’ancien champ de mars qui jouxtait le fleuve est devenu un quartier sillonné d’avenues remarquables et est intégré à la ville. L’Aventin autrefois lieu des classes populaires est ainsi devenu un lieu élégant et de nombreux palais y figurent ainsi que sur le Palatin. Par ailleurs d’autres villes proches comme Tibur (Tivoli) voient de nombreux patriciens s’installer et se construire des villas pour fuir le tohu-bohu de la capitale. L’empereur Hadrien y aura une résidence superbe.
Rome compte désormais 14 quartiers et, malgré l’incendie de Néron, la dynastie de Flavien reconstruisit la ville et la dota du Colisée. On compte ainsi presque 1 200 000 habitants au IIème siècle après J.-C. Au IVe siècle, à l’apogée de l’empire, le petit village de mercenaires comptera 19 aqueducs, 1350 fontaines publiques et un mur d’enceinte de près de 19 km et un quart de son espace sera consacré aux édifices publics ou religieux.
Si la ville de Rome décline avec la fin de l’empire et les invasions barbares, la présence du siège de l’église et du pape permettra la continuité de son rayonnement sous une autre forme et une apogée nouvelle à partir de la Renaissance. Le forum et ses ruines que nous pouvons actuellement contempler dégagés en partie par les derniers travaux de Mussolini, montrent un réseau urbain et des bâtiments qui ont perduré jusqu’à nos jours.