Pressé par les studios après un échec, Fellini a l’idée de réaliser une histoire sur une bande de copains incapables de se comporter en adultes.
Le film est symptomatique de son époque, avec des schémas sociaux classiques qui perdurent, mais où la société de consommation à l’américaine émerge, même si ces jeunes oisifs privilégiés dans l’Italie pauvre de l’après-guerre pouvaient choquer.
Ces « inutiles » sont le plus souvent pris en bloc, même si certains tentent de s’en extraire parfois, et on peut s’interroger sur qui est le vrai personnage principal parmi ces anti-héros. À l’inverse des histoires des romans d’apprentissage, ils tournent en rond sans évoluer, ce qui amène la question de la part de déterminisme et de libre-arbitre dans leurs choix. C’est flagrant dans leurs vies amoureuses : beaucoup de conquêtes mais peu d’attachement sincère. Leur sexualité que la société voudrait assagir est soit débridée soit refoulée, avec de nombreuses tentations mais aussi la peur d’y céder.