Alors que les prises ne cessaient d’augmenter depuis les années 1950, la pêche mondiale plafonne autour de 90Mt depuis une vingtaine d’année. Cet arrêt de la croissance est en grande partie dû à une raréfaction de la ressource halieutique : de nombreuses espèces sont victimes de surpêche et les stocks stagnent ou diminuent. Des moratoires ou des interdictions sur certaines espèces sont mis en place, soit par des pays, soit par des groupements de pays (UE).

Si la pêche est réglementée dans les eaux territoriales et dans les ZEE (Zones Économiques Exclusives), elle est libre dans les eaux internationales. Dans ces zones dites de « haute mer » 85% des prises sont assurés par seulement 5 pays (Chine, Taïwan, Japon, Corée du Sud et Espagne), la moitié par la Chine. Aux statistiques officielles, il convient d’ajouter environ 20Mt de pêche illégale. En effet, de nombreux pays n’ont pas les moyens de surveiller correctement leurs zones de pêche. Même un pays riche et développé comme la France peine à contrôler sa vaste ZEE de l’Océan Indien…

Pour faire face à l’augmentation des besoins, l’aquaculture a tendance à prendre le relais de la pêche : le tonnage a été multiplié par 3 depuis 2000, passant de 30Mt à presque 100Mt. La Chine assure plus de la moitié de la production mondiale. Mais l’aquaculture pose des problèmes de pollution des eaux et les élevages sont sensibles aux maladies. Enfin, l’augmentation de la production aquacole augmente à son tour les besoins de la pêche puisque 30% des poissons pêchés dans le monde ne servent pas à l’alimentation humaine mais à fabriquer des farines destinées à nourrir les poissons d’élevage…