Croire et savoir sont deux façons de « tenir-pour-vrai », de donner son assentiment. Souvent, celui qui croit ne donne qu’un assentiment imparfait, incomplet. Il présente sa croyance comme une opinion, et non comme une certitude, à la différence de celui qui sait. Mais celui qui a une conviction adhère fortement à sa propre croyance. Le degré d’adhésion n’est donc pas un critère de distinction suffisant.

Plus décisif est le rapport à la vérité. Il est contingent dans le cas de la croyance, nécessaire dans le cas du savoir, au point qu’un prétendu « savoir » qui s’avère erroné est requalifié comme croyance. Il y a donc savoir quand la prétention d’un « tenir-pour-vrai » à la vérité dispose d’une justification objectivement suffisante.

Enfin, le terme latin « credere » signifie «faire crédit », accorder sa confiance. Il est ainsi des actes de croyance conscients, assumés : sans prétendre être des savoirs, ces façons de « croire en » ou d’ « y croire » ont une logique qui leur est propre, pratique, éthique plutôt que théorique.