La réalité augmentée (être dans le monde réel avec des ajouts numériques immatériels) et la réalité virtuelle (être dans un monde totalement virtuel en 3D) connaissent un essor important dans de nombreux domaines : le design, les métiers d’art, la création artistique, le prototypage, la médiation culturelle, etc. Le design d’interface se développe, en même temps que les téléphones, tablettes ou dalles interactives et objets connectés. Penser la navigation, les boutons, les accès et contenus qui accompagneront un produit nécessite de penser interface et interaction en même temps.

Modifier, développer, déployer l’existant par la réalité augmentée, modélisée virtuellement avant de créer concrètement, augmenter les possibilités d’interaction entre l’humain et les objets, entre les humains entre eux, fournir des outils de médiation de plus en plus efficaces pour découvrir de nouveaux contenus sont les défis relevés aujourd’hui. Les objets numériques ne peuvent être utilisés qu’à l’aide d’interfaces car notre expérience ne relève pas de l’action mécanique, mais de l’interaction algorithmique. En effet, lorsqu’on utilise un objet non informatisé, comme une machine à écrire, on agit, on produit avec son corps une action mécanique (enfoncer une touche) qui entraîne d’autres pièces de la machine (engrenages et leviers), aboutissant à une action physique (la « frappe » du caractère sur le ruban encreur).

Mais lorsqu’on utilise un ordinateur, on interagit, car notre corps n’est pas en contact direct avec la matière informatisée (celle‐ci étant mi‐électronique mi‐mathématique, elle n’est pas sensible), on passe donc par des intermédiaires matériels et logiciels (clavier, souris, icônes, menus cliquables...) qu’on appelle « interfaces ».