Les sciences du vivant regroupent, sur le plan biologique, des êtres qui peuvent construire leur propre matière vivante et qui sont capables de se reproduire. Lorsque Jean-Baptiste de Lamarck dit que « la fonction crée l’organe », il soutient, d’une certaine manière, l‘idée de finalisme déjà évoqué par Aristote : « C’est à partir des fins liées à certaines fonctions des organes que l’on peut comprendre le vivant ». Par exemple, l’oreille a cette forme pour entendre car le pavillon, la conque et le conduit auditif peuvent collecter, amplifier et envoyer le son jusqu’au tympan.

Des artistes et designers se sont donc inspirés des formes du vivant pour créer car elles étaient adaptées à la fonction recherchée. L’intérêt des artistes pour les biotechnologies date des années 1990. Les interactions entre art et biotechnologie ont souvent donné lieu à des débats éthiques par exemples autour des œuvres de Stelarc qui considère le corps humain comme obsolète et souhaite le prolonger, le développer, par des prothèses technologiques. Il dira d’ailleurs « le corps est obsolète parce qu’il ne peut plus faire l’expérience de l’information qui y est accumulée ».

L’artiste « démiurge » se prend alors, comme Dieu, pour un Créateur, prolongeant la Création originelle par des hybridations technologiques.