Après le XIXème siècle, face à une urbanisation incohérente engendrée par la Révolution industrielle, de nombreuses disciplines se sont engagées dans une réflexion sur la place de la nature en milieu urbain. L’émergence de l’écologie urbaine, sous-thème de l’écologie ou nouvelles pratiques d’urbanisme, est une opportunité pour s’intéresser, voire se spécialiser, dans l’étude des communautés floristiques et faunistiques des milieux urbains, avec pour conséquences de végétaliser la ville. Des utopies naissent alors.

Jean Nicolas Forestier (1861-1930) urbaniste et paysagiste (double formation très révélatrice), propose, par exemple, de créer une ville à partir ou à l’intérieur d’un « système de parc ».

Arturo Soria (1844-1920), urbaniste espagnol, conçoit sa Cité utopique linéaire en 1882. Le plan de cette ville idéale est fondé sur la croissance des êtres vivants. Son projet a pour ambition d’harmoniser les zones urbaines et rurales. Le slogan de sa ville sera d’ailleurs : « Ruraliser la vie urbaine, urbaniser la campagne ».

La théorie d’Arturo Soria inspirera celle d’Ebenezer Howard (1850-1928), le créateur des « Cités-jardins » et de la « green belt » (ceinture verte dans la ville). Au milieu de chacune de ces cités, un grand parc central en forme circulaire rassemble l’essentiel des équipements publics et culturels. Autour de ce parc, une bande d’habitations est elle-même entourée d’une grande ceinture verte constituant un parc supplémentaire. Enfin, les habitations situées à proximité des établissements industriels seraient séparées des usines par une vaste bande d’espace planté. Le Corbusier sera inspiré par ce modèle dans sa manière de penser l’urbanisme.