Le land grabbing, ou accaparement de terres arables, est un phénomène en pleine expansion depuis une trentaine d’années. Il s’agit de l’acquisition, par achat ou par location de très longue durée (baux emphytéotiques), de terres dans un pays en développement par des entreprises privées ou gouvernementales originaires d’autres pays.
L’Afrique de l’Est est particulièrement concernée car les six pays africains les plus touchés sont le Soudan, Madagascar, l’Éthiopie, la RD Congo, la Tanzanie et le Mozambique. Ces terres achetées ou louées le sont essentiellement par des sociétés chinoises, égyptiennes, saoudiennes, coréennes, indiennes, émiraties et états-uniennes. Le but pour ces sociétés et ces pays est d’assurer leur futur approvisionnement dans divers domaines. En effet 35% des surfaces concernées portent des cultures destinées à l’alimentation humaine (céréales essentiellement), 25% des cultures de plantation (fruits, thé, café…) et 25% des cultures destinées à la production de biocarburants. Les pays qui autorisent la vente ou la location perçoivent des redevances, mais ce sont souvent les paysans les plus pauvres qui sont vendeurs et par là même exclus du monde de la production agricole.
Enfin, l’information la plus importante est que si ces sociétés s’installent sur des terres de l’Est de l’Afrique, cela prouve leur très haut potentiel agricole car leur but est de faire des bénéfices. Les terres africaines ne sont donc pas marquées par une « malédiction » de pauvreté des sols et de sécheresse, contrairement à l’image négative que les médias propagent le plus souvent à propos de l’Afrique en générale, de l’Afrique de l’Est en particulier.