Selon le DREES, l’aide et l’action sociales représentent 10 % des dépenses de la protection sociale et 3,2 % du produit intérieur brut. Ces aides et actions sont délivrées principalement par les départements. Fin 2015, ces derniers octroient 4,3 millions de prestations d’aide sociale, pour une dépense annuelle nette de 33 milliards d’euros. Au cours des cinq dernières années, ces dépenses augmentent de 2 % par an en moyenne.
Rappel des acteurs de l’aide et action sociales
L’aide et l’action sociales en France sont principalement mises en œuvre par les collectivités locales :
- par les départements pour l’aide sociale « légale », c’est-à-dire celle qui répond à des normes édictées par la loi) et « extralégale », c’est-à-dire celle qui reprend les dispositifs de l’aide sociale légale, mais où le pourvoyeur d’aide décide de montants plus élevés ou de conditions d’attribution plus souples ;
- par les communes et les intercommunalités pour l’action sociale dite « facultative ».
Au titre de l’aide sociale, ce sont les départements qui interviennent auprès des personnes âgées en leur versant l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et l’aide sociale à l’hébergement (ASH), qui a pour objectif d’aider les personnes à faibles ressources à payer les frais de leur hébergement dans des établissements sociaux ou médico-sociaux ; auprès des personnes en situation de handicap en leur versant la prestation de compensation du handicap (PCH), le Revenu de Solidarité Active (RSA) pour l’insertion professionnelle et sociale. Ils interviennent également pour la protection de l’enfance.
Au titre de l’action sociale, ce sont les communes et les intercommunalités qui sont tenues à certaines obligations tels que la participation à l’instruction des dossiers de demande d’aide sociale en les transmettant à l’organisme adéquat ; domiciliation des demandeurs d’aide sociale ; réalisation de l’analyse des besoins sociaux (ABS) de la population de la commune ; constitution et tenu à jour du fichier des personnes bénéficiaires d’une prestation d’aide sociale légale ou facultative, résidant sur le territoire de la commune et recueil des éléments relatifs à l’identité, à l’âge et au domicile des personnes âgées et des personnes handicapées qui en font la demande.
Les organismes de protection sociale mettent en œuvre des actions sociales, notamment pour la prévention.
L’État détient également quelques compétences en matière d’aide sociale (principalement pour les personnes déracinées comme les personnes sans domicile fixe et les demandeurs d’asile), mais également en matière de handicap ou de dépendance, via les allocations simple et différentielle, ou d’autres prestations que le département ne prend pas en charge.
Financement des aides sociales
Selon le DREES, en 2015, les recettes de fonctionnement des départements atteignent 67,7 milliards d’euros :
- Plus d’un tiers de ces recettes sont issues d’impôts indirects à savoir les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), la taxe sur les conventions d’assurance (TSCA) et une partie de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) ;
- Un autre tiers d’impôts directs perçus directement auprès des contribuables ; les produits de la taxe d’habitation, du foncier bâti, ainsi que de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui s’est substituée à la taxe professionnelle supprimée en 2010 ;
- Le dernier tiers avec les dotations et participations de l’État comme la dotation globale de fonctionnement (DGF), la contribution aux départements via la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour le financement des aides aux personnes âgées dépendantes et aux personnes handicapées (allocation personnalisée d’autonomie (APA) et prestation de compensation du handicap (PCH), par l’intermédiaire du Fonds de mobilisation départemental pour l’insertion (FMDI) au titre des dépenses du RSA et la dotation globale de décentralisation (DGD), ainsi que des subventions qui compensent les exonérations accordées aux contribuables locaux et autres recettes tels que des « produits exceptionnels » ou recouvrements perçus.