Construire une posture et une éthique professionnelles

L'éthique est la science de la morale et des mœurs qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur la notion de « bien » ou sur des questions de mœurs ou de morale.

L'éthique peut aussi être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde plus humain. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence.

L’éthique est une discipline philosophique pratique et normative dans un milieu naturel et humain. On trouve dans l’article « Éduquer, mission impossible ? ou pour une éthique de l’aporie » (2005) de Patricia Vallet que le terme éthique vient du grec « éthos » et qu’il a une double origine.
La première signifie « habitude » dans le sens d’habitudes sociales, traditions, coutumes, manières de vivre ; elle désigne les mœurs, les manières d’être dans un groupe déterminé et, par conséquent, elle est l’expression de ses valeurs et de ses normes.
La seconde signifie : séjour, lieu habituel, demeure, dans le sens de « marque distinctive » de signe singulier, de caractère particulier de l’homme.
Ici, l’éthique a pour but d’indiquer comment les hommes doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure.

L’éthique est basée sur deux héritages philosophiques : un héritage aristotélicien, où l’on est guidé par l’idée du Bien afin d’atteindre une certaine perfection. Et un héritage kantien, qui se base lui sur la représentation du devoir comme obligation, à l’impératif des contraintes et de l’obéissance, dans le respect de la discipline et de l’ordre.
L’éthique ne relève donc pas de conceptions personnelles, ni de l’arbitraire de chacun. Elle se formule à partir de principes universels et de règles communes. D’ailleurs, l’approche aristotélicienne de l’éthique se rapproche beaucoup de la notion de morale tandis que l’approche kantienne se rapproche de la notion de déontologie.

La déontologie est l'ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite à tenir pour une profession ou pour ceux qui sont chargés d'une fonction dans la société. Imposée ou non par la loi, elle constitue la morale d'une profession. Une déontologie inventorie les normes et les recommandations auxquelles les professionnels entendent se soumettre dans l’exercice de leur tâche pour la mener du mieux possible.

« Agir de façon éthique et responsable » : cet énoncé figure en tête de liste des dix compétences professionnelles des enseignants (MEN, 2010). Que recouvre exactement cette compétence déclinée comme les neuf autres en connaissances, capacités et  attitudes ?

La compétence 1 s’expose selon un plan commun à toutes les compétences du référentiel : l’introduction est suivie de trois parties : connaissances, capacités, attitudes.

1. Les connaissances que le professeur doit posséder peuvent être regroupées autour de 6 centres d’intérêt. Le premier concerne la République à connaître dans ses textes fondateurs, ses valeurs, ses institutions. Le second porte sur l’école de la République. Le système éducatif, ses acteurs et les dispositifs spécifiques constituent le troisième champ de connaissances. Ils s’inscrivent, quatrièmement, dans un environnement pluriel : contexte économique et social avec ses mécanismes et ses règles qui organisent le monde du travail et de l’entreprise, approche comparée européenne des politiques éducatives, convention internationale des droits de l’enfant. L’école au quotidien développe un cinquième centre de connaissances : organisation administrative et budgétaire de l’école, règlement intérieur, aspects budgétaires et juridiques, conseils divers. Enfin, sixièmement, l’enseignant connaît ses droits et ses recours face à une situation de menace ou de violence.

2. Les capacités du professeur se regroupent en 4 domaines. Le premier concerne le service public d’Éducation nationale : le professeur est capable de se situer dans la hiérarchie de l’institution scolaire. Le deuxième domaine est situé dans le lieu même de l’exercice : le professeur participe à la vie de l’école ou de l’établissement. Troisièmement, au sein de la classe, l’enseignant est capable de « repérer les signes traduisant des difficultés spécifiques des élèves dans le domaine de la santé, des comportements à risques, de la grande pauvreté ou de la maltraitance ».  Enfin, en 4, dans l’exercice quotidien de son métier et en relation avec les élèves, le professeur est capable de « se faire respecter et utiliser la sanction avec discernement et dans le respect du droit ».

   3. Les attitudes. « Agir de façon éthique et responsable conduit le professeur » à activer huit attitudes.