On considère que $\mathbb K$ représente $\mathbb R$ ou $\mathbb C$.
La fonction polynomiale associée à un polynôme $\rm P\in\mathbb K[X]$ est la fonction qui à $x\in\mathbb K$ associe $\rm P(x)\in\mathbb K$.
Définition : Soit $\rm P$ un polynôme. Une racine $a$ de $\rm P$ est une solution de l’équation $\mathrm P(x)=0$. On dit aussi que la racine est un zéro de $\rm P$.
On a alors $(\mathrm X-a)$ qui divise $\rm P$.
Théorème de d’Alembert-Gauss : Tout polynôme non constant à coefficients complexes admet au moins une racine dans $\mathbb C$.
Définition :
Soit $\rm P \in {\Bbb K}[X]$. Soit $\rm a \in {\Bbb K}$. Soit $\rm k \in {\Bbb N}^*$.
- On dit que $\rm a$ est une racine d'ordre au moins $\rm k$ de $\rm P$ si $\rm (X-a)^{k}$ divise $\rm P$ c'est-à-dire $\rm P(X)=(X-a)^kQ(X)$ avec $\rm Q (X)$ un polynôme.
- On dit que $\rm a$ est une racine d'ordre exactement $\rm k$ de $\rm P$ si $\rm (X-a)^{k}$ divise $\rm P$ et si $\rm (X-a)^{k+1}$ ne divise pas $\rm P$.
Cela revient à dire que $\rm P$ s'écrit $\rm P(X) = (X-a)^{k}Q(X)$ et $\rm Q(a) \neq 0$. - On dit aussi que $\rm a$ est une racine de multiplicité $\rm k$.
Exemple :
Soit $\rm P(X)=3(X^2+1)^2(X-2)$. $\rm P$ est un polynôme réel ou complexe.
- Dans $\rm {\Bbb K}={\Bbb R}$ : $2$ est une racine d'ordre $1$ ou simple de $\rm P$.
- Dans $\rm {\Bbb K}={\Bbb C}$ : $\rm i$ et $\rm -i$ sont des racines d'ordre $2$ ou doubles. $2$ est une racine simple.
Théorème : caractérisation des racines multiples
Soit $\rm a \in {\Bbb K}$. Soit $\rm k \in {\Bbb N}^*$.
- $\rm a$ est une racine d'ordre au moins $\rm k$ si et seulement si $\rm P(a)=P'(a)=\ldots=P^{(k-1)}(a)=0$.
- $\rm a$ est une racine d'ordre ou de multiplicité exactement $\rm k$ de $\rm P$ si et seulement si $\rm P(a)=P'(a)=\ldots=P^{(k-1)}(a)=0$ et $\rm P^{(k)}(a) \neq 0$.
Définition : On dit qu'un polynôme de $\rm {\Bbb K}[X]$ est scindé sur $\rm {\Bbb K}$ si toutes ses racines sont dans $\rm {\Bbb K}$. Cela revient à dire qu'il est entièrement factorisable dans $\rm {\Bbb K}[X]$.
D'après un théorème tout polynôme de $\rm {\Bbb C}[X]$ est scindé dans $\rm {\Bbb C}$. Mais par exemple $\rm X^2+1$ n'est pas scindé dans $\rm {\Bbb R}$.
Soit $\rm P=a_0 + a_1X + \ldots + a_nX^n$ un polynôme de $\rm {\Bbb K}[X]$ de degré $\rm n$ donc $\rm a_n \neq 0$.
On suppose que $\rm P$ est scindé sur $\rm {\Bbb K}$ donc le polynôme $\rm P$ peut s'écrire $\rm P(X)$ $=\mathrm{a_n(X}-x_1)(\mathrm X-x_2) \ldots (\mathrm X-x_n)$ où $x_1,\ldots,x_n$ sont les racines de $\mathrm P$ (pas forcément distinctes).
On définit $\sigma_1 = x_1 + \ldots + x_{\mathrm n} = $ la somme des racines de $\rm P$ et $\sigma_{\mathrm n} =x_1 \ldots x_{\mathrm n}$ le produit ses racines de $\rm P$.
Formule à connaître : $\displaystyle \rm \sigma_1 = -\frac{a_{n-1}}{a_n}$ et $\displaystyle\rm \sigma_n=(-1)^n\frac{a_0}{a_n}$ autrement dit on a $\displaystyle\rm \sigma_1 = -\frac{\text{coeffficient devant }X^{\deg(P)-1}}{\rm{cd}(P)}$ avec ${\rm{cd}(P)}$ le coefficient dominant de $\rm P$.
Et $\displaystyle\rm \sigma_n = (-1)^{\deg(P)}\frac{\text{coeffficient constant }}{{\rm{cd}(P)}}$.