Au milieu du XVIIIe siècle, les Britanniques dominent treize colonies au nord-est des Etats-Unis. Les habitants de ces colonies sont majoritairement anglo-saxons et protestants. Ils développent des industries, notamment à partir des plantations de coton, de tabac et d’indigo du sud.
Petit à petit, le mécontentement des colons grandit, notamment après la création de nouvelles taxes votées par la monarchie britannique pour renflouer ses caisses. Ces taxes, notamment douanières, sont dénoncées par les colons qui jettent les cargaisons de thé anglais à la mer en 1773. C’est la Boston Tea Party.
En 1775, des insurgés attaquent une troupe anglaise à Lexington. Le 4 juillet 1776, les représentants des treize colonies se réunissent à Philadelphie et déclarent leur indépendance. C’est le début de la guerre d’indépendance. Washington est à la tête de troupes insurgées (ou patriotes) inexpérimentés qui subissent une première défaite avant de remporter une victoire à Saratoga. Benjamin Franklin obtient l’appui de la France qui envoie notamment des soldats et une flotte. Les troupes franco-américaines emportent une victoire décisive à Yorktown en 1781, les Anglais sont obligés de reconnaître l’indépendance américaine par le Traité de Paris en 1783.
Une nouvelle constitution est alors rédigée par les Pères fondateurs, 55 délégués souvent juristes qui s’inspirent de Locke, Hobbes ou Montesquieu. Des conventions populaires sont réunies pour ratifier cette constitution. Les débats sont passionnés et la constitution adoptée de justesse.
Cette constitution prévoit une souveraineté partagée en un Etat fédéral qui s’occupe de politique extérieure et de défense, tandis que les Etats restent maîtres de la police, de la justice, de l’éducation et des infrastructures.
Les deux chambres, le Sénat et la chambre des représentants, sont élues au suffrage universel indirect, comme le président. Ces deux chambres détiennent le pouvoir législatif et peuvent révoquer un juge ou ministre nommé par le président. Le président, lui, peut mettre son veto à une loi votée par le Congrès. C’est une forme d’équilibre des pouvoirs.
Les dix premiers amendements de la constitution font la part belle aux valeurs de la société américaine d’alors : représentation populaire, liberté de conscience, libertés publiques, autorisation du port d’arme, responsabilité individuelle, libéralisme, réussite individuelle.
La constitution ne prévoit pas la fin de l’esclavagisme (20 % de la population). La plupart des Pères fondateurs possèdent d’ailleurs des esclaves. Les Etats-Unis vont dès lors se lancer dans la conquête de l’Ouest au mépris des populations indiennes massacrées ou déplacées. De nouveaux Etats se créent au fur et à mesure de cette conquête où les colons s’approprient de nouvelles terres.
Par ailleurs, les femmes sont exclues de la vie politique ainsi que les pauvres puisque seuls les propriétaires peuvent voter et être élus. Il s’agit donc d’une république conservatrice.