Les lieux de monstration se sont largement développés au cours du siècle dernier : lieux institutionnels (musées, galerie, centres d’art, foire, espaces publics, naturels et urbains, ou espaces de passage (aéroport, gare, ronds-points, autoroutes, ponts) avec des espaces dédiés à l’art), lieux scientifiques (musées des sciences, laboratoires), lieux commerciaux et industriels (salons, foires, cybercafés, grands magasins, entreprises), lieux décalés, désaffectés, réhabilités, parfois éphémères (écoles, entrepôts, lieux de culte reconvertis, métro), lieux utopiques au sens étymologique (sans lieu) sur internet …
Les dispositifs d’exposition permettant à un très large public de profiter d’une œuvre d’art est nécessaire dans l’espace public. Mais dans ce lieu, pas nécessairement dédié à l’art, l’œuvre est placée en contact avec le public, sans que ce dernier ne l’ait recherché explicitement. Le risque d’une réception négative, d’une détérioration de l’œuvre est donc très grand et à prendre en compte pour ce type d’œuvres. Pour anticiper cette réception et cette adoption par les usagers d’un lieu, non initié à l’art, le dispositif de monstration doit intégrer une médiation et un dispositif de communication en direction de ce public.
La seule proximité « physique » des œuvres ne suffit pas à convaincre le public de leur intérêt. Le symposium de sculpture de Grenoble est un des événements qui traduit bien cette problématique. Présentée comme « un musée sans mur », cette grande exposition, qui eut lieu en 1967 juste au moment des jeux olympiques d’hiver, invita une quinzaine de plasticiens à réaliser en public des œuvres achetées par la ville de Grenoble. Aujourd’hui, des promenades avec audioguides à télécharger sur téléphone, permettent d’entretenir le lien entre ces œuvres et les usagers de ces lieux.