Le décloisonnement et l’élargissement des domaines, des langages, des pratiques et des démarches est fréquent en art contemporain. Cette porosité, qui est en réalité plus ancienne, des domaines artistiques conduit à des créations qui sont parfois difficilement classables : objet design, objet d’art ou objet artistique.
Pluridisciplinarité, interdisciplinarité, transversalité sous-tendent certaines démarches artistiques.
La pluridisciplinarité est la rencontre d’artistes et d’artisans, de différents domaines artistiques autour d’un axe mis en partage, associant les spécificités de concepts, de savoirs et de méthodes de chacun des domaines artistiques associés. C’est l’addition de connaissances et de compétences, de façon complémentaire, simultanée, successive ou isolée.
Par exemple, au XVe siècle, l’exécution d’un retable était une entreprise qui nécessitait le savoir-faire d’un huchier qui confectionne la caisse, d’un ébéniste pour la menuiserie décorative, d’un imagier pour tailler les reliefs d’après un modèle livré par un ou des peintres, d’un polychromeur et d’un doreur.
La transdisciplinarité est le dépassement d’un objet d’étude au-delà de ses conceptions dans un domaine artistique. Par essence, la transdisciplinarité s’oppose à la division des savoirs et des enjeux de domaines artistiques isolés. Une démarche transdisciplinaire construit ces contenus, définit ses méthodes et enjeux, à partir d’un faisceau de contenus et de savoir-faire.
Par exemple, lorsque l’architecte Tadao Ando construit L'Église de la Lumière à Osaka, au Japon en 1989, il questionne par son architecture la notion plastique et la portée symbolique de la lumière.
L’interdisciplinarité est l’interaction entre des artistes de plusieurs domaines artistiques, par obligation ou par choix, par volonté de collaborer, de coopérer. L’interdisciplinarité peut aussi s’opérer entre l’ensemble des domaines du savoir humain comme les sciences, les technologies, l’histoire, les religions…