Pour toute œuvre, un rapport au réel peut être définit : que ce soit par l’écart avec différents degrés ou par une recherche d’imitation, la mimesis, une recherche de ressemblance avec différents degrés ou de vraisemblance.
L’écart au réel dans une production plastiques peut être lié à une modification de forme, de couleur, de spatialité, de composition. Par exemple, les œuvres cubistes témoignent d’un abandon de la représentation réaliste des formes du réel, tandis que les œuvres fauvistes, tendent à abandon du ton local, c’est-à-dire des couleurs du réel telles que notre œil les perçoit sous une lumière blanche.
Ressemblance et vraisemblance, quelle différence ? La vraisemblance est la qualité de paraître vrai ou d'avoir l'apparence d'être réel. Ce terme vient du latin « verum » qui signifie « vérité » et « similis » qui signifie « similaire ». Une œuvre qui joue sur la vraisemblance a pour ambition de paraître vraie.
La Lamentation sur le Christ Mort d’Andrea Mantegna, peint vers 1480 montre un Christ peint en raccourci, de face dans une perspective centrale depuis les pieds vers sa tête dans un cadrage resserré. Ce point de vue particulier oblige Mantegna à « tricher » sur les proportions des pieds. En effet, si les pieds avaient été peints avec leurs proportions réelles, tels qu’ils auraient été perçus dans la réalité, ils viendraient totalement masquer le reste du corps, remplissant totalement le premier plan. Le corps est donc peint de façon vraisemblable sans être ressemblant à ce que nous aurions dû voir en vrai.
En revanche, toutes les oeuvres naturalistes, réalistes ou hyperréalistes ont le souci de reproduire aussi fidèlement que possible la réalité telle que nous la percevons, mais avec des transformations. En perspective conique à point de fuite, les arbres, personnages ou architectures semblent rapetisser dans le lointain, alors qu’en réalité, il n’en est rien.