Les écosystèmes « gérés »

Un écosystème géré est un ensemble composé d’êtres vivants et de leur milieu en interactions dynamiques et organisé par l’homme à différentes échelles en vue de valoriser et/ou de préserver des ressources par l’intermédiaire de végétaux et/ou d’animaux. 

On peut citer par exemple une exploitation forestière, un champ de maïs ou un élevage de bovins. 

Chaque écosystème géré est donc constitué de plusieurs composantes : 

• le sol : teneur en azote, potassium, phosphore, eau, pente du terrain, granulométrie, etc. 
• l’atmosphère : facteurs climatiques, microclimat, variabilité, 
• le peuplement géré : culture ou élevage, abondance relative, structure (répartition et organisation spatiales), biomasse (masse totale des organismes), etc. 
• la composante biologique du milieu : présence, diversité, et rôles des autres êtres vivants, rhizosphère principales, etc. 

L’étude des interactions entre ces composantes permet d’augmenter la rentabilité de l’écosystème géré tout en minimisant son impact sur le reste de l’environnement. 

Depuis les origines de la domestication des plantes et des animaux, il y a environ 10 000 ans, l’homme a progressivement bouleversé ses méthodes d’élevage et de culture. Ainsi, la mécanisation, le recours aux engrais chimiques et aux produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, insecticides) et l’irrigation ont permis d‘améliorer la productivité végétale. 

Les élevages devenus intensifs et extensifs ont également subit une évolution dans les critères de sélection des individus au sein d’une espèce pour améliorer les performances du cheptel en général ou en réponse à des facteurs sociaux et culturels. 

La domestication progressive du loup a conduit par exemple à toutes les espèces de chien aujourd’hui existantes. L’histoire des écosystèmes gérés permet de mieux mesurer les impacts de l’homme sur son environnement et l’importance de les considérer sur plusieurs échelles de temps.

Les écosystèmes gérés sont une modification d’un écosystème par l’homme. Cette modification entraîne des modifications sur : 

• le tissu rural, 
• la biodiversité, 
• la qualité des produits, 
• l’eau et les sols, 
• le travail des éleveurs, 
• le bien-être animal, etc. 

Par exemple, la domestication présente de nombreuses conséquences sur la répartition géographique des espèces : migration et répartition actuelle, ajustement naturel ou artificiel des plantes à leur environnement, impacts sur la biodiversité. 

L’eutrophisation est un bon exemple d’impact de l’agriculture sur l’environnement local : des engrais peuvent être lessivés par la pluie et venir s’accumuler dans une rivière. Ces engrais favorisent le développement des plantes aquatiques qui, en mourant, augmentent la quantité de matières organiques dans l’eau. Celle-ci sont consommées par les bactéries qui se développent donc davantage et consomment l’oxygène dissous dans l’eau, ce qui conduit à l’asphyxie des autres êtres vivants.